Etape 9 - Au lac Rose - L'exploitation du sel
Dimanche 23 septembre 2018. Pour cette étape, Yérim a préparé pour moi une rencontre avec la personne qui gère le site et l'accueil des touristes. Petite présentation rapide du lac rose, de sa salinité et de son exploitation avant d'essayer de me faire acheter des paquets de sel à des prix exorbitants. Bref. C'est de bonne guerre.

En s'approchant au plus près du rivage et des bateaux qui exploitent le site, on s'aperçoit plus encore de la couleur rose du lac. Des paquets d'écume blanche, mélange de sel et de mousse, blanchissent le rivage.

Pour la plupart, les ramasseurs de sel sont des Maliens ou des Guinéens, venus chercher là, sur les rives du lac Rose, un moyen de subsistance. Ces forçats du sel s'enduisent le corps de beurre de karité et se tiennent dans l'eau jusqu'à mi-corps, un tamis autour du cou.

L'opération la plus délicate consiste à transpercer la croûte au fond du lac à l'aide de barre à pointe de fer. Ils extraient alors des seaux de sel blanc qu'ils déversent dans une pirogue à fond plat pouvant contenir jusqu'à une tonne.

C'est à l'arrivée des bateaux que les femmes interviennent. Ce sont elles qui débarquent le sel sur les rives du lac. Chacune a son propre tas de sel sur le rivage. Et pas question de se voler entre elles.

En fin de journée, elles sont payées selon le nombre de barques qu'elles ont déchargées. Un véritable travail de forçat, autant pour les hommes que pour les femmes. Un travail exécuté dans des conditions quasi inhumaines.


Mais l'extraction du sel, la vente de leur tas déposés sur le rivage, leur rapportent assez d'argent pour faire vivre leur famille restée au Mali ou en Guinée.

Car une fois extrait et déposé sur le rivage, le sel est mis en sac et vendu entre 8.000 et 25.000 francs CFA, soit entre 12 et 38 euros la tonne.

Pour moi, impossible de réaliser des photos de l'extraction du sel. D'abord parce qu'aujourd'hui, les femmes et les hommes ne sont pas si nombreux sur les berges, puis parce qu'ils refusent de se faire photographier. Chose que je peux aisément comprendre.

Je me contenterais donc de ces monticules de sel qui sont autant de dunes immaculées qui témoignent du travail de forçat de ces hommes et ces femmes déracinées, contraints d'endurer les pires souffrances pour faire vivre leur famille demeurées au pays.






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